POURQUOI TROUVER SA VOIE N’EST PAS UN LONG FLEUVE TRANQUILLE ?

Ou comment nos croyances peuvent nous empêcher de passer à l’action

Changer de vie, un rêve difficile à réaliser… 

Nous avons tous vécu ce moment fatidique, l’heure où il nous a fallu choisir notre voie. Que ce soit après le brevet, après le bac ou ses études, nous sommes rapidement amenés à choisir un métier pour gagner notre vie. Pourtant, dans de nombreux cas, nous ne connaissons pas exactement la réalité du métier que nous choisissons ou nous ne savons même pas ce que nous avons envie de faire de notre vie professionnelle. 

Ce choix est pourtant déterminant car nous passons en moyenne 1 450 heures à travailler sur une année*, soit 23% de notre temps (si on ne compte pas les 7h quotidiennes que nous passons à dormir en moyenne). Autant faire en sorte que ces heures soient épanouissantes. 

Seulement voilà, trouver sa voie ou trouver un job qui a du sens pour soi n’a rien d’évident. Pour preuve, une enquête** menée par Opinion et l’Afpa en France nous révèle que : 

  • 74 % des salariés ont déjà envisagé de changer de métier 
  • 60 % des actifs déclarent avoir réalisé une réorientation professionnelle (soit 17 millions de français)

Mais la perspective d’un changement peut générer de la peur et, pour beaucoup, même si l’envie de changer est bien là, le passage à l’action ne se fait pas. Quelque chose bloque. 

En fonction des situations de chacun, ces blocages peuvent être expliqués de diverses façons. Aujourd’hui nous voulions mettre l’accent sur l’une d’entre elles : nos croyances. Car bien souvent, ce ne sont pas des facteurs extérieurs qui nous détournent de nos rêves, cela vient de nous et de nos propres croyances, en particulier de nos croyances limitantes. 

Comment nos propres croyances peuvent contraindre nos projets de changement ?

Selon la définition du Larousse, “une croyance, c’est le fait de croire à l’existence de quelqu’un ou de quelque chose, à la vérité d’une doctrine, d’une thèse.” 

Les croyances sont donc propres à chaque individu. Elles peuvent concerner :

  • une idéologie (libéralisme, marxisme, christianisme, islamisme, spécisme, antispécisme…) ou notre façon de voir le monde à travers nos valeurs, ce qui explique que les principes d’égalité homme-femme ou le concept de liberté diffèrent d’un pays à l’autre.  
  • notre perception de nous-même : notre capacité à faire des choses, notre confiance en nous, notre estime de nous-même. 

En résumé, comme Laurent Gounelle l’écrit dans son livre L’homme qui voulait être heureux,  “Tout ce que l’on vit a pour origine ce qu’on croit.” 

  • Vous vous rendez à la messe tous les dimanches ? C’est que vous adhérez aux dogmes de l’Eglise catholique. 
  • Votre couple a mis en place un système égal de répartition des tâches ménagères ? Vous êtes sans doute tous deux convaincus que les hommes et les femmes sont égaux.  
  • Vous venez de lancer votre entreprise ? Vous croyez certainement en vos capacités, à votre potentiel et à votre idée. 

Derrière chaque action que vous entreprenez, derrière chaque décision que vous prenez se cache une croyance qui vous est propre. 

Nos croyances ont donc un impact majeur sur nos comportements parce que notre personnalité dépend de l’ensemble de nos croyances. Et, si elles influencent autant nos façons d’être, il est judicieux de se demander d’où elles viennent. 

Comment naissent nos croyances ? 

Comment se fait-il qu’on soit amené à croire des choses sur soi et sur le monde ? 

Cela commence dès notre enfance avec les personnes de notre entourage qui vont projeter sur nous leurs jugements et leurs croyances. C’est la première explication

  • Votre mère vous rabâche à longueur de journée que vous êtes le meilleur ? Il y a de grandes chances que vous ayez une bonne estime de vous-même. 
  • Votre professeur de musique vous a toujours fait comprendre que vous étiez un cas désespéré en musique ? Vous aurez tendance à reléguer votre rêve de devenir musicien au second plan croyant que vous n’y arriverez jamais. 
  • Et c’est le même mécanisme pour les croyances liées à une idéologie ou à des valeurs. C’est en premier lieu les personnes qui nous éduquent qui nous transmettent leurs propres croyances auxquelles nous adhérons plus facilement durant l’enfance. 

Prenez quelques instants et essayez d’identifier une personne dans votre vie qui a eu une telle influence sur vous. Que vous a-t-elle mis dans la tête ? Quel en a été l’impact dans votre vie ? Quelle perception de vous-même cela a-t-il généré en vous ? 

Ces quelques questions vous permettront d’identifier la nature de certaines de vos croyances qui se sont construites avec le regard que les autres ont porté sur vous. 

Deuxième explication : nous nous forgeons des croyances en fonction des expériences que nous vivons tout au long de notre vie.  

  • Par exemple, une première expérience entrepreneuriale désastreuse peut conduire quelqu’un à renoncer définitivement à toute autre tentative le portant à croire que ce n’est pas fait pour lui. Tout comme une erreur de management peut amener une personne à croire que c’est un mauvais manager. 
  • A l’inverse, une expérience réussie portera quelqu’un à croire en ses capacités et renforcera sa volonté d’entreprendre ou de manager. 

Tous les jours, nous interprétons nos expériences vécues, nous en tirons des conclusions qui deviennent des croyances. Et in fine, ce que nous croyons devient notre réalité.

Jusque là tout va bien. La mécanique est claire et on s’aperçoit que nos croyances peuvent avoir des effets sur nous. Des effets qui peuvent être positifs ou limitants.

Mais que se passe-t-il concrètement lorsque nous développons, sans le vouloir, des croyances qui ont sur nous des effets limitants ? 

Quelles sont les conséquences pour l’enfant qui a entendu son professeur de musique lui dire qu’il était nul ou pour l’entrepreneur qui échoue à sa première tentative ? 

Nous l’avons vu, les croyances que nous développons durant notre enfance puis tout au long de notre vie sont imperceptibles car nous n’en avons pas vraiment conscience. Nous considérons nos comportements quotidiens comme étant naturels et nous les expliquons généralement par notre personnalité ou nos traits de caractères. 

En réalité, notre personnalité et l’ensemble de nos comportements sont influencées par nos croyances. Et, lorsque ces croyances ont des effets limitants, elles peuvent nous conduire à prendre des décisions qui vont à l’encontre de notre propre bonheur. 

Prenons l’exemple d’une personne qui souhaite se lancer dans une reconversion professionnelle mais qui n’arrive pas à passer le cap. 

Amélie, 30 ans, est responsable marketing et travaille depuis 5 ans dans une grande entreprise de cosmétiques. Depuis quelques mois, Amélie est en questionnement. Dès qu’elle va à son travail elle traîne des pieds, se sent plus stressée et contrariée. Elle ne trouve plus de sens à ce qu’elle fait au quotidien.
Dernièrement un de ses rêves d’enfant est revenu à la charge. Passionnée par le travail du bois, elle s’imaginait ébéniste mais elle s’était toujours dit qu’elle n’était pas manuelle, qu’elle n’avait pas de talent et que c’était un travail physique, “pas pour les femmes”. Elle se souvient aussi de ses parents qui l’ont poussée à avoir une situation financière stable et d’éviter l’artisanat, de ses conseillers en orientation l’incitant à poursuivre une voie générale plutôt que technique car « elle avait le niveau », « que ça ouvrait plus de débouchés ». 

Elle réalise aujourd’hui que sa carrière dans le marketing n’était peut être qu’un leurre pour répondre aux attentes de son entourage mais cela ne lui convient plus. Amélie rêve désormais de nouveaux horizons et de trouver une voie professionnelle qui a du sens pour elle. Mais au bout de 4 mois, Amélie en est toujours au même stade : même chef, même poste, même souffrance, même envie de changer. 

Que se passe-t-il dans la tête d’Amélie ? Pourquoi est-ce si difficile pour elle de passer à l’action ? 

Vous me voyez venir, si Amélie bloque c’est en partie à cause de ses propres croyances limitantes car tout projet de changement, et c’est normal, génère de la peur. 

Elle met donc en place une stratégie d’évitement pour repousser cette peur : 

  • “je n’ai pas le temps de rechercher ce que je veux précisément faire après, je ne sais même pas par où commencer” 
  • “les métiers de l’artisanat ne permettent pas de gagner sa vie correctement, c’est trop risqué” 
  • “les femmes sont rares dans ce secteur, ce n’est peut être pas fait pour moi”
  • “et si je choisis un métier qui ne me convient pas à nouveau ?”
  • etc. 

Derrière l’ensemble de ces raisons il y a des croyances limitantes. On se persuade de ne pas avoir le temps, on se souvient inconsciemment des jugements de son entourage, “l’artisanat est incompatible avec une situation financière stable”, et ainsi de suite.
Ces croyances peuvent être valables ou de simples excuses qui viennent favoriser la procrastination. En tous cas, ce sont autant de raisons qui font hésiter et retardent ainsi le passage à l’action. Ce qui est sûr, c’est qu’en attendant, la souffrance du quotidien est toujours là. 

Quelques pistes pour favoriser votre passage à l’action si vous êtes dans cette situation

Alors comment avancer ? Comment favoriser le passage à l’action ? 

La première étape, c’est de comprendre pourquoi il y a un blocage et d’où il vient. 

Posez vous deux questions : pourquoi je bloque ? Qu’est ce qui me fait peur ? 

  • “Je n’ai pas le temps.” 
  • “J’ai peur de ne pas trouver un autre job.”

Puis interrogez-vous sur les croyances qui se cachent derrière et leurs effets sur vous.

  • “Si je ne prends pas le temps, c’est que je crois que ce projet de changement n’est pas une priorité pour moi. Conséquence : je relègue ce projet au second plan et n’avance pas.”
  • “Si j’ai peur c’est parce que je crois que je ne suis pas capable de réussir. Conséquence : j’évite de me retrouver confronter à un échec potentiel.”

Finalement, challengez vos croyances !

  • “Est-ce vraiment un problème de temps ? Je pourrai décider de faire de ce projet une priorité, pourquoi je ne le fais pas ?”
  • “Pourquoi j’ai si peur ? Ai-je des raisons objectives d’avoir peur ? Ai-je vraiment tout essayé pour changer ? Est-ce si grave d’échouer ? Quelles seraient les conséquences si j’échoue ? ” 

Vous l’aurez compris, lorsque l’on n’arrive pas / plus à passer à l’action pour opérer un changement dans sa vie, c’est essentiellement à cause de nos croyances limitantes. 

Chercher à identifier ses croyances limitantes et s’interroger sur les effets qu’elles ont sur nous est donc l’une des clés pour s’en détacher et avancer plus sereinement. Et lorsque vous les challengez, rappelez vous d’une chose : vos croyances ne sont que des croyances, elles ne sont pas la réalité. 

C’est vous et uniquement vous qui avez donc la main sur la réalité que vous voulez donner à votre vie car vos croyances ne sont pas irrémédiables, vous pouvez les transformer si vous le décidez. 

Evidemment, ce processus est beaucoup plus facile à dire qu’à faire et il est parfois très difficile d’identifier ou de transformer ses croyances tout seul. Alors si vous êtes dans ce cas, entourez-vous de personnes qui peuvent vous aider à progresser. Des personnes bienveillantes et empathiques de votre entourage qui croient en vous et vous soutiennent ou des spécialistes qui vous aideront à trouver des réponses plus sereinement et à atteindre vos objectifs. Confiez leurs vos doutes, exprimez-vous, parlez de vos croyances limitantes et de votre projet de changement. 

Ces personnes pourront vous soutenir mais c’est surtout à vous de progresser. Et la clé c’est avant tout de croire en soi ! 

Nous avons tous des ressources extraordinaires en nous alors si vous avez envie de changer, mettez vous dans la tête que vous pouvez le faire. Et si vous n’y arrivez pas seul, faites vous aider !